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C’est Marseille, bébé

Posée sur un banc du Pharo, je t’écris, ma gâtée. À toi, Marseille, qui soit émerveille, soit effraye. J’ai fait ta connaissance cet été et je n’ai plus envie de te quitter. Plus vieille ville de France, premier port de l’Hexagone et grande ouverture sur la Méditerranée, c’est pas la capitale, c’est Marseille, bébé ! Récit d’une histoire de love naissante. 

Voilà plusieurs semaines que je te connais et je dois avouer avoir eu le coup de foudre dès le premier jour. J’ai eu l’impression, en arrivant, d’avoir un pied en France et l’autre en Algérie et je crois que c’est ce qui m’a le plus plu chez toi. Ce sentiment d’avoir trouvé un endroit où mon coeur se sent dans ses deux patries. Alors, j’ai commencé à faire ta connaissance, j’ai passé mes journées à me balader avec mes amies. À te découvrir dans tes moindres recoins et parfois même, à rencontrer un peu d’Algérie à un coin de rue. Je voulais t’écrire tout l’été, t’avouer mon amour, te dire à quel point je me sens bien quand je suis chez toi. L’insécurité dont nombreux parlent je ne l’ai pas vraiment ressentie ou quoique, peut-être, un soir, au Vieux-port, quand deux mecs tentaient de faire les poches à des touristes. Mais cette insécurité-là, tu peux malheureusement la rencontrer partout et fort heureusement, elle n’est pas propre à Marseille. Gustave Flaubert écrivait, en 1840, ces quelques mots, qui me semblent bien résumer la première impression que l’on peut avoir de la cité phocéenne : « Marseille est maintenant ce que devait être la Perse dans l’Antiquité, Alexandrie au Moyen-Âge : un capharnaüm, une Babel de toutes les nations (…) Vous entendez parler cent langues inconnues (…) tous les idiomes, ceux qu’on parle au pays des neiges, ceux qu’on soupire dans les terres du Sud. » Ce que j’aime à Marseille, c’est que tout le monde se sent chez soi et qu’elle accepte tout le monde en son sein. 

Noailles, Cours Julien, le Panier…

À Marseille, Noailles, c’est le quartier où tu as l’impression d’avoir pris le ferry et d’être passé de l’autre côté de la Méditerranée. Comme à Barbès tu peux entendre des « Marlboro » par-ci, par-là, les gens te sourient et l’ambiance est chaleureuse. Tu as toutes sortes d’épicerie où les produits sont à moindre coût et tu sens bien que tu es dans l’un des endroits les plus populaires de Marseille (,bébé). Dans la rue, ça sent parfois la zlabia (pâtisserie maghrébine à base de miel) et la bonne galette bien chaude à tel point que j’avais envie de fermer les yeux et de m’imaginer au bled en plein mois de Ramadan. Cours Julien, c’est le quartier un peu hype avec des graffitis sur tous les murs, des bars sympathiques à profusion et des restos un peu partout (spéciale dédicace au restaurant « Pachamama Sud » que je vous recommande vivement !). Vous pouvez prendre un diabolo pour quelques euros, les gens sont adorables, tout sourire, ne tirent pas la tronche et prennent parfois même le temps de discuter avec vous… Un luxe contrairement à certaines autres villes françaises. Le quartier du Panier et ses ruelles exiguës, c’est un autre mood. Il faut savoir que Marseille est la plus vieille ville de France puisqu’elle existe depuis 600 av. J-C (colonie grecque appelée autrefois Massalia) et que le quartier du Panier est l’une de ses plus anciennes implantations encore conservée aujourd’hui. Au fil des ans et en particulier à partir de la seconde moitié du XIXème siècle, le Panier est témoin de l’arrivée de populations immigrées d’Italie puis du Maghreb et notamment d’Algérie. À cette époque, les temps sont durs, ce quartier est insalubre et Marseille peine à se relever des destructions engendrées par la Seconde Guerre mondiale. À partir de 1962, la cité phocéenne accueille de très nombreux rapatriés suite à l’indépendance algérienne et une forte main-d’oeuvre maghrébine. Aujourd’hui, le quartier du Panier est devenu très touristique, on y trouve plein de petites boutiques et ateliers d’artistes. Il a d’ailleurs même largement inspiré le décor de la série Plus belle la vie et son quartier du Mistral. Ce qu’il faut aussi comprendre, c’est que quand on est Marseille, il y a vraiment quelque chose qui se dégage de toutes ses rues et ruelles, de cette ambiance joviale et légère. Et puis, on a parfois envie de se dire qu’on pourrait y déposer nos valises et ne plus faire demi-tour. Aussi, pour ma part, la Méditerranée me fait son petit effet, elle qui fait onduler, au fil de ses vagues, des souvenirs d’été heureux de l’autre côté de la rive, en Algérie…

« Calanques, pétanque, Bonne Mère, Marseille, Mucem » 

Vous ne pouvez pas aller à Marseille sans passer par les calanques. Un paradis sur Terre, une beauté à vous couper le souffle. La calanque de Sormiou, par exemple, est à tomber à la renverse (dans tous les sens du terme quand vous y descendez à pied). Et je trouve que ces mots imprimés sur mon tote bag du Mucem résument bien la vibe marseillaise : « Calanques, pétanque, Bonne Mère, Marseille, Mucem ». La marquise de Sévigné dans une lettre à sa fille, datant de 1673, écrivait « Je suis charmée par la beauté singulière de cette ville » et je ne peux pas dire mieux. Marseille, c’est une ville qui te charme même avec son vacarme. Après y avoir passé deux semaines cet été, j’ai décidé, sur un coup de tête, d’y retourner il y a peu. Tu es au feu rouge, tu attends ton tour pour passer, les voitures se dépassent en trombe, fenêtre grandes ouvertes avec le nouvel hymne de Marseille à fond : Bande organisée (cf. vidéo à la fin de l’article). Le soir du match qui a opposé le PSG à l’OM, je ne vous dis pas l’effervescence dans les rues. J’ai eu le droit à un cortège de scooters, des mecs qui se croyaient dans Fast and Furious avec leurs voitures et bien sûr Bande organisée en musique de fond et à fond. COVID-19 ou pas, les marseillais étaient eu-pho-riques. Et je dois avouer que l’on se sentait traversés par cette onde de bonne humeur d’avoir gagné un simple match amical que l’on soit marseillais ou pas. La cité phocéenne, c’est aussi la Bonne Mère, Notre-Dame-de-la-Garde (inaugurée en 1864) qui à chaque fois que j’y vais me fait penser à Notre-Dame d’Afrique (inaugurée en 1872), aussi connue sous le nom de Lalla Meryem, de l’autre côté de la Méditerranée. Même constat : bâtie sur les hauteurs avec une vue imprenable sur la ville. On s’y sent si bien, apaisés, on observe le ciel qu’il soit bleu ou non et on prend conscience de la chance que l’on a d’être ici. Puis, on redescend, on marche encore et encore pour se retrouver au jardin du Pharo avec, une fois n’est pas coutume,  une merveilleuse vue sur la Méditerranée mais aussi sur le fort Saint-Jean, la Major, le Vieux-port, la tour CMA CGM pensée par Zaha Hadid, ou encore le beau MUCEM, le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (vous devez absolument y aller si ce n’est pas encore fait !). Alors oui, Marseille est parfois « sale et mal-foutue » comme disait Blaise Cendrars mais comme lui, j’en arrive à la même conclusion : « c’est néanmoins une des villes les plus mystérieuses du monde et des plus difficiles à déchiffrer ». Et ce n’est pas Tahar Ben Jelloun qui dira le contraire puisqu’il écrivait, en 1987, « Marseille est une énigme, une maison avec plusieurs portes et fenêtres toujours ouvertes ». À toi, Marseille, resplendissante et mystérieuse, parfois bruyante et dangereuse, mais si aimante et chaleureuse, je suis heureuse que tu aies été aussi accueillante.   

L’info en + : Le nom du quartier du Panier viendrait d’une auberge qui avait pour enseigne un panier. Elle donne d’abord son nom à la rue où elle est établie (rue du Panier), puis s’étend au quartier.

Journaliste et fondatrice de thedaybriefing.com

Comments
  • Sabrina

    Pas besoin d’aller a Marseille pour y tomber amoureux il suffit de lire ton article

    20 septembre 2020
    • thedaybriefing

      Infinité de mercis et dans ce cas, tout le plaisir est pour moi 😀 !

      20 septembre 2020
  • Faïza

    Quelle belle ode à Marseille, je partage ton coup de cœur et ça m’a donné envie d’y retourner, l’odeur et les bruits du vieux ports me sont réapparus et j’ai plissé les yeux.

    Merci pour ton article ❤

    20 septembre 2020
    • thedaybriefing

      Merci à toi d’avoir pris le temps de me lire et de m’écrire ! Ça me fait tellement plaisir de savoir que cet article a pu te rappeler de beaux souvenirs 🙂

      20 septembre 2020
  • amira

    When I was reading I was thinking about algeria . I really miss everything on it.
    God bless you
    All the best darling .

    25 septembre 2020
    • thedaybriefing

      Thanks for your comment ! It made me smile. And I’m missing Algeria too… God bless you too my dear. Sending you lots of kisses !

      26 septembre 2020
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