f

Vous pouvez enfin lire les articles décalés dont vous aviez toujours rêvé et les partager partout sur vos réseaux. Newz, société, culture, histoire de love, récits, positivité... Le cocktail sera pétillant !

Fb. In. Tw. Be.

La flemme

Connaissez-vous ce sentiment d’avoir envie de ne rien faire ? À tel point que vous vous demandez si vous n’êtes pas en manque de fer. Trêve de plaisanteries avant que je perde aussi l’envie d’écrire sur cette léthargie qui nous engourdit.

J’ai eu la flemme d’écrire ce papier et j’ai parfois la flemme de tout. Juste envie de rester allongée et de regarder le plafond. De descendre dans les bas-fonds de mon imagination. Alors je culpabilise et je me dis qu’il faut au moins que je lise. Que je rentabilise ma fainéantise dont j’ai la hantise. Mais je ne fais rien et je ne regrette rien. Comment vous exprimer ce sentiment que je ressens et que beaucoup ressentent ? C’est à la fois si simple et si compliqué. J’ai envie de tout faire, de rédiger une « To-do list » longue à n’en plus finir, de refaire le monde, de soulever des montagnes puis d’un coup, c’est le néant. Plus rien n’a de sens. Je doute. Je me dis que j’ai beaucoup trop de choses à faire et je me retrouve justement paralysée par l’envie de ne rien faire. Alors je lance une bouteille à la mer et je recherche sur Google : « Que faire quand on a envie de ne rien faire ? » 

Une dépression saisonnière ? 

Je tombe sur plusieurs résultats, entre autres, des articles intitulés « Symptômes de la dépression ? », « La dépression… » ou encore « L’envie de ne rien faire » qui fait le lien entre cette dernière et la dépression saisonnière. Parmi les 10 symptômes proposés, en voici quelques-uns : fatigue inexpliquée, envie de ne rien faire, perte d’intérêt pour le quotidien, niveau de stress élevé ou encore insomnies. Revenons-en à « l’envie de ne rien faire » sujet de notre discussion d’aujourd’hui. Ce symptôme est expliqué comme suit « Si le découragement et la lassitude se ressentent à la perspective d’une nouvelle journée, il faut penser à la dépression saisonnière. On observe également un repli sur soi, une tendance à l’isolement et l’envie de ne rien faire avec un gros sentiment de culpabilité et de dévalorisation de soi. » Je ne remets pas en doute cette explication puisque c’est parfois ce que je ressens et je pense qu’il ne faut pas non plus diaboliser la dépression. Certains en parlent comme si c’était une honte, quelque chose à cacher. D’autres considèrent que c’est un caprice « Mais t’as tout pour être heureux, de quoi tu te plains ? » Personnellement, de rien justement. Je relativise. Je sais qu’il y a pire, que des gens souffrent gravement aux quatre coins du monde. Je vais bien, je suis en bonne santé, ma famille et mes amis vont relativement bien. Je ne manque de rien, bien au contraire. J’ai juste parfois la flemme et il n’y a pas de quoi en faire tout un fromage. Cela dit, je pense que quand cette situation de flemme et d’envie de ne rien faire s’éternise (à vous de juger ce que vous considérez comme une éternité), il faut se poser des questions. Rien de dramatique, mais pourquoi ne pas faire une introspection ? Essayez d’analyser vos sentiments. Suis-je triste ? Qu’est-ce qui me fait mal ? Qu’est-ce qui me fait du bien ? Quel souvenir ou pensée me fait sombrer ? Ces questions sont propres à chacun et la liste n’est pas exhaustive. Je ne suis pas psy et encore moins psychologue mais je pense qu’il ne faut pas fuir ces questionnements. Repousser ce raisonnement ne fera que retarder l’avancée vers un mieux dans nos vies respectives. Et ce mieux, c’est ce qu’on veut. Je pense aussi qu’il est important de faire la différence entre « dépression » et « déprime » qui à mon sens sont deux choses distinctes même si liées.

‘Vol au-dessus d’un nid de coucou’, hôpital psychiatrique et clichés

En recherchant une définition de la dépression, je suis tombée sur celle de l’INSERM qui fait également la différence entre les deux termes mentionnés ci-dessus. En effet, il est expliqué que « ‘Dépression’ (au sens trouble dépressif caractérisé) et ‘déprime’ sont deux concepts qui sont trop souvent confondus, alors qu’ils distinguent deux réalités différentes. (…) La déprime correspond à un moment de blues, de tristesse, de découragement, de manque d’entrain… La dépression est par définition associée à un dysfonctionnement social et à une souffrance personnelle majeurs, qui peut avoir des conséquences parfois lourdes en termes de fonctionnement social, de santé et même de décès (…) » Dans les deux cas, il est important d’en parler, et vous n’êtes pas obligés de « voir quelqu’un » comme on l’entend souvent pour désigner le recours à un psychiatre (médecin spécialisé en santé mentale, exerçant la psychiatrie) ou à un psychologue (personne diplômée en psychologie). Certains refusent de sauter le pas, car ils pensent que si l’on voit l’un des de ces deux professionnels c’est que l’on est fou, que l’on a une case en moins. Vous me direz qu’avec le cinéma, entre autres, on a une vision assez particulière de la folie. On pense tout de suite au film « Vol au-dessus d’un nid de coucou », au personnage interprété par Jack Nicholson, à l’hôpital psychiatre et à tous les clichés véhiculés par-ci, par-là. Sauf que parfois, on n’a personne dans son entourage à qui parler de ces choses-là, de ce qui peut être un mal-être chez certains et des questionnements existentiels pour d’autres. Surtout je ne vois pas en quoi échanger avec un professionnel sur ce qu’il se passe dans votre cervelle serait honteux. 

La flemme, c’est tout 

Alors comment passe-t-on d’un simple article sur la flemme, l’envie de ne rien faire à la dépression et aux consultations ? Pour ma part, il s’agit d’une « envie de rien » passagère et donc momentanée. Elle s’en va et elle revient. Je l’appelle parfois procrastination, cette tendance à tout remettre au lendemain, et avouons que nous sommes nombreux à avoir cette fâcheuse habitude. J’insiste sur le fait qu’il ne faut pas tout confondre. Ce n’est pas parce que vous avez la flemme aujourd’hui et que vous remettez les choses à demain que vous êtes en dépression. Attention, la dépression n’est pas à prendre à la légère et ce n’est pas une mode. Des personnes souffrent beaucoup et se sentent incomprises. J’ai déjà pu entendre des « Je suis en dépress’ » comme si c’était hype et trendy alors que des personnes en meurent. L’INSERM avance même que 5 à 20% des patients atteints de dépression se suicident. Enfin, selon le Baromètre Santé 2017, une personne sur dix âgée de 18-75 ans déclarait avoir vécu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois, preuve que nous pouvons tous être touchés. Dans tous les cas, il est important de pouvoir se confier à quelqu’un de son entourage qui saura vous écouter avec attention ou bien de consulter un professionnel qui essayera de vous apporter des réponses et parfois des solutions. Quant à la flemme, à nous d’aller de l’avant et de cessez de nous mettre la pression parce qu’on a pas été assez productif aujourd’hui, parce qu’on n’a pas fait ci et ça. Pensez à votre santé mentale car c’est vital ! Quand ça ne va plus là-haut, c’est tout le reste de votre santé qui tombe à l’eau. Ecoutez-vous et cessez de vous faire violence à tort et à travers. Quand ça ne va pas, ça ne va pas, inutile de se forcer et de se faire souffrir. Vous avez le droit de ne pas bien vous sentir, vous avez le droit de n’avoir envie de rien et surtout vous avez le droit de penser à vous ! Conclusion ? À chaque jour suffit sa flemme. 

Journaliste et fondatrice de thedaybriefing.com

Post a Comment

You don't have permission to register